Bon, je vais vous lire un petit texte très court qu'une amie m'a écrit et que je vais vous lire car je la trouve sublime et pleine de sens. Il y a des temps et des lieux. Il y a des lieux et des temps. Il y a des pays et des pays. Le vent a soufflé partout. Tout a été touché. Et on se dit, ah c'est pas surprenant, sauf que c'est faux. On a tendance à minimiser, banaliser le passé, les choses, les gens, à les rabaisser, à ne pas leur raconter assez d'importance, trop, parfois. Je ne sais pas. Mais j'ai toujours cette impression que quand on se prend une bonne claque dans la gueule, on n'arrête d'y croire. Qu'on n'y croit plus. On se fout de tout. On trouve ça tout con. Qu'on se dit au final, on s'en est bien tiré. Ou qu'au contraire, on est bien niqué. J'ai toujours cette sensation qu'à l'instant où tu te prends cette fameuse claque dans la gueule, tout le monde se barre. Parfois c'est trop tard. Tout est déjà parti. Et tu n'as pas compris ce qui s'est passé. T'as pas eu le temps de réagir et tu te retrouves tout seul, comme un gros con qui s'est fait prendre pour un abruti. T'es tout seul. Tout seul dans la merde. Alors qu'il y a des choses qu'on voudrait bien partager, avec d'autres gens de partout, on est peut-être bien plus fort qu'on ne le pense, mais ça ne se fait pas tout seul. Il faut savoir se battre et prendre le taureau à part les cornes. C'est ce que je me dis parfois. Mais parfois, ça fait mal au droit. On a mal aux mains et on a encore plus mal au cœur. Alors on se dit, c'est pas grave, je vais m'en remettre et je vais me relever. Et puis on se demande si ça vaut le coup de se relever, de se prendre la tête. Alors on regarde autour de nous et c'est tout. On n'a plus rien. On n'est plus rien. On se dit que tout ça, c'est de la merde. Et que tout ce qui sort de notre gueule, c'est de la merde. Qu'on n'aura plus jamais rien de notre vie. Et qu'on mourra seul. Et on se prend encore la gueule. La claque de notre gueule.